Halifax -- Le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques (CCRH) a remis aujourd’hui au ministre des P�ches et des Oc�ans son rapport sur les imp�ratifs de conservation pour tous les stocks de poisson de fond du golfe du Saint-Laurent, les stocks de morue des divisions 2GH, 2J3KL, 3Ps et 4VsW et la plie grise de la division 3Ps ainsi que sur les priorit�s scientifiques du minist�re des P�ches et des Oc�ans pour 1998.

Le CCRH recommande le maintien du moratoire sur la p�che commerciale de la morue dans les divisions 2GH, 2J3KL, 4TVn et 4VsW.

� mesure que se prolonge le moratoire, l’effritement des informations provenant de la p�che et la perte de confiance dans les donn�es fournies par le secteur des Sciences du MPO deviennent de plus en plus probl�matiques. �Puisqu’il n’y a pas de p�che, les p�cheurs commencent � croire que personne ne sait ce qui se passe vraiment� affirme Fred Woodman, le pr�sident du CCRH.

Le Conseil recommande la mise en place d’un Programme de suivi pour la morue du Nord (2J3KL) et la morue du sud du golfe (4TVn) afin de compl�ter les donn�es recueillies lors des p�ches sentinelles. �Le Programme stimulera l’activit� commerciale, ce qui permettra de r�tablir quelque peu la confiance � l’�gard des donn�es� a ajout� M. Woodman. Le Programme fournira de nouveaux indices d’abondance qui viendront s’ajouter aux relev�s effectu�s � partir des navires de recherche du MPO.

�Les p�cheurs sont d��us que les stocks de morue ne se soient pas r�tablis comme pr�vu. Apr�s cinq ann�es et six saisons de p�che, les bateaux sont toujours � quai presque partout et les pr�visions des scientifiques sont encore plus pessimistes qu’au d�but du moratoire� fait remarquer M. Woodman.

Le CCRH s’inqui�te au sujet du clivage qui semble vouloir se dessiner entre l’industrie de la p�che et les scientifiques, malgr� le succ�s du programme des p�ches sentinelles et un processus d’�valuation scientifique plus ouvert et plus exhaustif. �L’industrie en a par-dessus la t�te du moratoire -- elle attend toujours de voir les r�sultats des mesures qui lui ont �t� impos�es ou souhaite du moins qu’on lui explique pourquoi les stocks tardent tant � se r�tablir� pr�cise M. Woodman. �Jamais les communications entre les scientifiques et l’industrie n’ont �t� aussi importantes.�

Parmi les autres recommandations importantes du rapport, notons l’augmentation du TAC de la morue de 3Ps de 10 000 � 20 000 t et une augmentation de 3 000 � 4 000 t pour le fl�tan noir de 4RST. En ce qui concerne la morue de 3Pn4Rs, le Conseil recommande que le TAC soit fix� � 5 000 t et que les mesures de conservation qui ont �t� appliqu�es � cette p�che en 1997 soient reconduites en 1998. Ce TAC ne nuira pas au r�tablissement du stock.

Lors des consultations, il s’est toujours trouv� quelqu’un pour dire que l’augmentation de la population de phoques nuit au r�tablissement des stocks. Puisque le phoque est une ressource renouvelable qui peut �tre exploit�e de mani�re durable dans le contexte d’une gestion globale de l’�cosyst�me marin, le CCRH continue de promouvoir l’adoption de mesures visant � contr�ler et � r�duire la population de phoques.

�La question de la chasse au phoque est une question d�licate pour les p�cheurs de l’Atlantique canadien et du Qu�bec. Pendant les consultations, nous avons souvent entendu que les phoques �taient devenus plus importants que les p�cheurs� signale M. Woodman.�Le Conseil est d��u que les effets de la pr�dation exerc�e par les phoques n’aient pu �tre examin�s dans le cadre de l’�valuation des stocks.�

�Les p�cheurs sont aussi tr�s d��us du peu de r�sultats obtenus au niveau du recrutement; ils croyaient en effet qu’en cessant toute p�che dirig�e, l’�tat des stocks s’am�liorerait de mani�re significative� pr�cise Jean-Claude Br�thes, vice-pr�sident du CCRH. �Le maintien des fermetures et le d�clin des stocks ont augment� le m�contentement des p�cheurs qui se demandent pourquoi l’�tat de certains stocks ne semble toujours pas vouloir s’am�liorer.�

En ce qui a trait au recrutement, le CCRH recommande qu’une initiative cibl�e, s’appuyant sur une approche par zone, soit mise en oeuvre par le secteur des Sciences du MPO pour examiner la question et d�terminer quelles mesures de conservation suppl�mentaires pourraient �tre adopt�es. Le Conseil recommande que les informations qui sont pr�sentement disponibles soient regroup�es dans un rapport officiel, r�dig� de mani�re � pouvoir �tre compris par tous les intervenants, et d�finissant les priorit�s en mati�re de recherche. Une strat�gie �par zone� pour tenter de trouver des solutions au probl�me du recrutement devrait �tre �labor�e � partir des conclusions du rapport.

D’autres recommandations proposent des moyens de compl�ter les outils scientifiques modernes avec des sources de donn�es (p. ex. vaste programme d’�tiquetage).

Le renforcement des initiatives r�alis�es conjointement par les scientifiques et l’industrie constitue une autre priorit� et le Conseil recommande de nommer, pour l’Atlantique, un coordonnateur qui ferait la promotion de ces initiatives au sein du Minist�re et aussi parmi les intervenants.

LE CCRH f�licite le Minist�re, qui a mis en oeuvre bon nombre des recommandations qu’il a d�j� formul�es au sujet des priorit�s scientifiques, notamment au sujet des initiatives conjointes (scientifiques-membres de l’industrie), et qui a am�lior� l’efficacit� du processus consultatif r�gional. Le Conseil remercie le secteur des Sciences du MPO pour sa collaboration et continue d’appuyer le travail des scientifiques du MPO.

Le Conseil continue de plaider en faveur de l’utilisation d’une approche prudente, qui oblige � penser en fonction de l’�cosyst�me � chacune des �tapes du processus de prise de d�cisions. �M�me si l’�valuation des stocks demeure importante, il ne faut pas oublier les principes biologiques de base� ajoute M. Br�thes. �Nous devons obtenir un juste �quilibre entre l’�valuation des stocks et la recherche en biologie, en oc�anographie et en �cologie -- ce qui inclut l’adoption d’approches de gestion novatrices.�

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